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Pub Saint Laurent : lutte contre la culture du viol dans la publicité. Avec ma contribution.

L’avis définitif est tombé. Le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a reconnu dans ce dernier, adopté vendredi 8 janvier et publié lundi 18,qu’une publicité de la maison Saint Laurent véhiculait une idée de «soumission», mais a rejeté l’idée d’une banalisation ou d’une incitation à la violence.

YSL a été épinglée en novembre, pour la troisième fois en trois ans (https://www.liberation.fr/france/2020/12/07/sexisme-dans-la-pubyves-

saint-laurent-a-nouveau-epingle_1807582), pour une publicité sexiste par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et son instance indépendante, le JDP. Dans une plainte jugée partiellement fondée, le Jury a reconnu en novembre le caractère objectifiant d’un visuel montrant une femme en pantalon bleu en latex, «qui véhicule des stéréotypes sexistes». Si les jurés ont concédé que cette photo pouvait «susciter un certain malaise», ils ont rejeté le fait qu’elle pourrait induire «que la femme serait soumise ou exploitée». Ce faisant, ils sont allés à rebours de l’avis de (arret-diffusion-publicites-saint-laurent/), pour qui cette pub contrevient à la recommandation «image et respect de la personne», incluse dans leurs règles déontologiques. L’instance avait été saisie de dix plaintes à l’encontre de cette campagne début octobre.

Cette image «n’encourage pas des comportements de prédation sexuelle et ne suggère ni ne banalise la violence», jugeait aussi le Jury de déontologie publicitaire en réponse à la plainte de Margaux (1), qui a fait appel. Ce diptyque sur lequel cette plaignante était tombée dans la rue fait la promotion d’une collection en cuir et latex. Elle montre sur la gauche un sac à main suspendu sur un mur délabré. Et sur la droite, une jeune femme allongée sur une moquette rouge abîmée, face contre terre, les jambes écartées. Endormie ou inconsciente. La photographie, prise en surplomb,met en lumière ses fesses moulées dans un pantalon en latex bleu...

Dans sa démarche d’appel, Margaux était soutenue par Me Carine Durrieu-Diebolt, avocate spécialisée dans la défense des victimes de violences sexuelles, présentée dans cet avis simplement comme «son conseil», sans plus de détails sur sa fonction. ...

Carine Durrieu-Diebolt analyse :

«Leur décision montre qu’ils n’ont pas cerné toute la teneur de la définition du viol et de l’agression sexuelle.»

A ses yeux, cette décision prouve que, pour le Jury, le viol se restreint à un acte de pénétration sexuelle commis avec violence, occultant les notions de contrainte, menace ou surprise.

«En réalité, les violences sexuelles avec violences physiques sont extrêmement rares», précise-t-elle

Lors de la séance, l’avocate s’est appuyée sur sa propre expérience. «Cette publicité me rappelle une bonne moitié de mes dossiers : des jeunes femmes alcoolisées,droguées lors de soirées, inconscientes et qui subissent par la suite des violences sexuelles commises sous contrainte et surprise.»...

Désir Malsain

: Relevant ce traumatisme «évident», Carine Durrieu-Diebolt s’est aussi placée du côté du possible agresseur.

«Il peut, en voyant cette pub, avoir le sentiment qu’il est en droit d’avoir un comportement sexuel avec une femme inerte puisque cette publicité a nécessairement une connotation sexuelle, dans la mesure où on fait un gros plan sur ses fesses, avec les jambes écartées. Ce n’est pas anodin.»

En cela, cette publicité est, estime-t-elle, «une incitation aux violences sexuelles commises sous contrainte et surprise lorsque la victime est inerte, inconsciente, en état de vulnérabilité». Et de pointer le rôle prépondérant des médias de tous types pour lutter contre la

culture duviol(https://www.liberation.fr/france/2016/03/02/une-france-empreintede-la-culture-du-viol_1437044)


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